Le lin pour matière
Alors utilisé pour
les vêtements de culte des prêtres, le lin est considéré comme symbole de
pureté. Il sert surtout à l’habillement des pharaons et à la momification car
c’est un matériau quasi imputrescible.
Epoque romaine, la toile de lin entre dans les maisons. La
fibre de lin est également utilisée pour les voilages de la flotte, les
cordages et les filets.
Au Moyen-Age, la toile de lin devient alors un objet de
commerce précieux et important. La matière va progressivement se raffiner, le
tissage se destinant aux draps et aux chemises. Par ailleurs, le XIe siècle nous
laisse un ouvrage emblématique de cette époque réalisé sur toile de lin : la
Tapisserie de Bayeux.
A la Cour de France comme dans d'autres cours européennes le lin
va occuper une place de choix : on le retrouve dans les chemises, les
collerettes, les fraises… brodées ou serties de dentelles.
Au XIIIe siècle, Jean Baptiste de Cambrai tisse les
premières toiles fines de lin : les batistes. Cette étoffe devient la
Toile des Rois avec le linge de table, le linge de corps et les mouchoirs.
Jusqu'à la fin du
XVIe siècle les graines de lin sont produites localement. Ensuite, des marins
bretons importent des graines de lin des pays de la Mer Baltique. Ce nouveau
lin qui se montre moins exigeant en terme de culture, produit des tiges plus
longues qui vont permettre de développer l’activité toilière au XVIIe siècle. La
Bretagne est alors l'une des premières provinces toilières de France.
Le XIXe siècle voit naître deux grandes inventions :
Marie Joseph JACQUARD invente la mécanique qui porte son nom et Philippe De
GIRARD dépose un brevet concernant la filature du lin, il invente la première
machine à peigner le lin. Cette invention va faire du Nord de la France l’un
des premiers centres de filature industrielle d’Europe.
Le début du XXe siècle voit l’arrivée en force du coton et
l’avènement de l’époque industrielle. La culture et la transformation du lin
demandent un travail manuel et artisanal qui devient cher face à l’ascension de
l’industrie du coton et secondairement face à l’usage des fibres synthétiques.
La production de lin se trouve alors considérablement réduite.
A l’heure où
le consommateur cherche de plus en plus à s’inscrire dans une nouvelle démarche
d’achat et tend à devenir un « consommacteur », la fibre de lin
trouve là matière à pérenniser son existence et son utilisation, contribuant
ainsi à la préservation d’un patrimoine et d’un savoir-faire textile.
Le lin est
intemporel, noble et naturel, sobre et élégant, avec un toucher particulier qui
n’appartient qu’à cette matière. La qualité de sa fibre en fait une étoffe
anallergique et lui donne la propriété d’être un régulateur thermique – isolant
en hiver, respirant en été.
La fibre de lin est une fibre végétale très solide et durable qui se bonifie avec le temps. Elle est naturelle, renouvelable, recyclable et biodégradable.
Le lin s’épanouit
sur des sols pauvres. Son mode de culture rotative n’épuise pas les sols et
appelle peu, voire pas d’engrais et de pesticides, contrairement au coton. La
transformation de la plante en fibres respecte l’environnement car elle ne
nécessite pas de besoins en solvants et peu en terme d'énergie.
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